Attends-moi !
Ça y est, les beaux jours reviennent et avec eux leur lot de balades et de randonnées. Il est un ordre « spécial balade » que tous mes chiens connaissent et dont je ne me souviens pourtant jamais leur avoir réellement appris. Que mes proches se rassurent, ce n’est pas Alzheimer qui me guette ! Je pratique juste inconsciemment la capture de comportement et l’habitude fait le reste. On le fait tous d’ailleurs, parfois c’est super pratique comme ici, parfois, par contre, ça peut nous desservir si on n’y prend pas garde (surtout quand l’ordre appris sans y faire attention est lié à un contexte et non à un mot).
Néanmoins, quand je me suis rendue compte que même Chaplin, à qui je n’ai strictement rien appris, obéissait à l’ordre « attends » comme tous les autres, j’ai essayé de comprendre pourquoi.
La réponse fut simple à trouver, je me servais sans le savoir d’une propension naturelle rencontrée chez tous mes chiots. Je l’ai déjà évoquée dans l’article sur le rappel mais c’est du troisième effet kiss-cool dont je vais parler aujourd’hui : l’apprentissage de l’ordre « attends ».
Pour les fans de randonnée comme moi, c’est un ordre très pratique puisqu’il me permet de bloquer mes chiens à distance. Je l’utilise aux carrefours de sentiers avant de leur indiquer lequel nous allons prendre, à proximité d’une route peu passagère pour qu’ils attendent que je les rejoigne avant de traverser ensemble en toute sécurité, ou avant un virage en pleine forêt pour pouvoir les garder à vue. Je ne l’ai pas assez travaillé et consolidé pour qu’il devienne un « stop d’urgence » (en cas d’urgence, j’utilise mon rappel) mais c’est un ordre qui me dépanne quand même bien au quotidien.
Le secret révélé de mon ordre « attends »
Comme expliqué précédemment, avant 4 mois, si vous baladez votre chiot en liberté, vous remarquerez qu’il ne s’éloigne jamais vraiment de vous (sauf exception pour confirmer la règle lol). Il va explorer son environnement mais va rester dans un cercle assez proche. Le monde est une grande inconnue pour eux à cet âge là, ça peut être effrayant, pour ça qu’ils ne s’écartent jamais trop de vous, la référence stable et rassurante garante de leur sécurité.
J’en profite donc pour me promener avec eux, sans laisse, sans rien, tout nus. Je me contente de marcher pendant qu’ils batifolent à droite à gauche. Je leur demande que dalle, ils font leur vie, reniflent les odeurs, s’amusent d’une feuille. Alors qu’ils ouvrent la marche gaiement, à l’affût de nouvelles aventures, il y a toujours un moment, si vous les observez d’un peu plus près où ils vont s’arrêter pour vous interroger du regard. Ils ont atteint la limite de leur cercle rassurant, et avant d’oser franchir cette « frontière », ils assurent leurs arrières. C’est bon, vous les suivez, ok, ils peuvent continuer.
Cette « distance limite » diffère pour chaque chiot, mais j’ai constaté ce comportement chez chacun des miens. Elle existe également après 4 mois, elle est juste plus grande à mesure que votre 4 pattes prends de l’assurance et de l’indépendance. Même mes chiens adultes semblent avoir ce cercle dont je suis l’épicentre et dans lequel ils évoluent. Si je suis trop lente et que la distance devient trop grande, d’eux-mêmes ils s’arrêteront pour contrôler où je suis et attendre que je me rapproche pour poursuivre la balade. Question d’habitude je suppose.
Bref, toute l’astuce réside dans le fait de capturer ce moment où alors qu’il pourrait continuer à marcher devant vous, votre chiot s’arrête et se retourne pour vous interroger du regard. J’en profite pour y coller mon ordre verbal « Attends », je le répète même pour qu’il s’imprègne bien de ce nouveau mot et l’associe à son comportement « Attends, c’est bien, tu attends, c’est bien, attends ».
Là, deux réactions possibles :
– En entendant votre voix, votre chiot accourt vers vous. C’est cool, je peux bosser en même temps mon ordre de rappel. J’y colle donc mon ordre de rappel ou juste son nom et je félicite chaudement la boule de poils quand elle arrive à moi.
– C’est bon, il est rassuré, votre chiot repart dans l’autre sens pour continuer à explorer le monde. Je donne mon ordre de libération dès qu’il bouge du « attends » pour l’autoriser à quitter l’ordre. Et comme mon ordre de libération est un ouiiiiiiiiiiii super joyeux, c’est comme si je le félicitais en même temps de la voix.
Vous l’aurez compris, quoiqu’il fasse, qu’il reparte ou revienne vers moi, mon chiot ne peut que réussir l’exercice. Et à force de répéter cette séquence sur chacune de nos promenades, d’en faire une habitude, l’ordre « attends » se fixe petit à petit. En grandissant, ils l’auront tellement entendus qu’ils savent y obéir même si je le demande avant qu’ils ne s’arrêtent d’eux-même, et sauront attendre mon ordre de libération ou mon rappel pour s’autoriser à bouger (ce n’est plus eux qui choisissent mais moi). Bien évidemment, en le travaillant réellement, notamment en utilisant de vraies récompenses comme un lancer de balle (et pas que ma voix), et en construisant des séances progressives et structurées, l’acquisition de cet ordre « attends » serait bien plus rapide et solide. Mais même sans sortir l’artillerie lourde, ils finissent par apprendre « les règles du jeu ».
Voila, c’était l’astuce du jour pour les adeptes de la randonnée canine.
Bonne balade à tous !
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