LE RAPPORT D’OBJET : CHRONIQUE D’UN APPRENTISSAGE partie 1

LE RAPPORT D’OBJET : CHRONIQUE D’UN APPRENTISSAGE partie 1

Je ne vous parlerai pas ici d’apprendre à son chien à vous rapporter sa baballe (ça fait des années que je me dis qu’il faut que je l’écrive celui-là), mais bien de l’exercice du rapport d’objet tel qu’il est demandé en compétition. Les deux ne sont pas totalement antinomiques, mais il ne faut pas les confondre pour autant.

JOUER A LA BALLE VS EXERCICE DU RAPPORT D’OBJET

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Je considère que savoir rapporter sa baballe (et toutes sortes d’objets) est une compétence nécessaire, un pré-requis pour pouvoir apprendre à mes chiens le rapport d’objet. C’est un peu « le moteur », ce qui me donnera de la vitesse, de la motivation sur mon rapport. S’ils aiment courir après un objet, se saisir de tout et n’importe quoi, et revenir à fond avec pour me le donner et continuer de jouer avec moi, c’est quand même un sacré plus ! S’ils ont déjà le réflexe de s’élancer vers un objet lancé pour le prendre, le réflexe de revenir à fond vers vous dès qu’ils ont un objet en gueule (au lieu de se barrer avec), ça élimine quand même pas mal de problèmes. Ne pas oublier d’ailleurs de construire la même motivation petit sur une proie morte (un objet non lancé mais posé au sol qui ne bouge pas), est une compétence non-négligeable et pourtant souvent négligée. Pour ça, chez nous, on joue à la chasse au trésor, mais revenons à notre rapport.

Savoir rapporter sa baballe, ça ne fait pas tout. Croire que ça peut faire tout, peut même se révéler « risqué ». Bon vous ne risquez pas votre vie, ni votre chien hein, mais de perdre quelques points en compétition, par contre, ce n’est pas impossible. Si on ne compte que sur l’instinct de prédation de son chien, on n’a que ça avec le risque que le chien s’approprie totalement cette « proie » et n’ait pas plus envie que ça de vous la refiler. Il peut se mettre à jouer avec, comme avec une proie, faire rouler son objet avec son nez, le secouer dans tous les sens, bondir dessus avec ses pattes, et au retour, se dire que finalement, il pourrait peut-être ne pas vous le redonner tout de suite, donc revenir tout doucement (voire hors-délai), faire un détour, s’asseoir à 3m de vous, mâchonner, baisser la tête ou la tourner etc etc…. Que des trucs qu’on ne veut pas quoi.

L’idée est donc de construire son rapport d’objet et pas de simplement le bricoler autour de la propension naturelle de son chien à rapporter. Et ça, ça commence souvent par lui apprendre à garder un objet en gueule. Tout un programme en perspective.

GARDER L’OBJET EN GUEULE

Rien de nouveau sur l’herbe du terrain d’entrainement, comme des décennies d’utilisateurs avant moi, mon rapport d’objet a débuté par l’apprentissage du « porte » : le chien assis face à son maître apprend à garder son objet en gueule sans mâchonner. Oui, parce que notre plus grand problème, notre crainte suprême c’est toujours ce foutu « mâchonne », non ? XD

Rien de nouveau ? Pas si sûr !

On se souvient tous de la galère que peut très vite devenir cet exercice. Faut que le chien prenne déjà l’objet en gueule, il veut pas forcément, il se demande ce que tu lui veux avec ton truc-qui-pouic-même-pas, alors on le force un peu en lui ouvrant délicatement la gueule pour l’y placer nous-même. Mais plus tu fais ça plus il a envie de le cracher, donc il garde pas, donc t’essaie de l’encourager à le garder quand même en maintenant gentiment la gueule fermée avec tes mains, mais plus tu fais ça, plus il a envie de s’en débarrasser, moins il a envie de le prendre quand tu lui présentes, il détourne la tête dès qu’il le voit, t’es obligé d’insister encore plus. Et ça peut vite devenir une source de conflit entre lui et toi, voire une source de blocage. La galère quoi !

D’autant que le conflit dans cet exercice est un peu notre ennemi-pernicieux. Car du conflit peut naître le « mâchonne », plus le chien stresse, plus il risque de chercher à évacuer ce stress en mâchonnant [d’ailleurs ça se voit aussi dans la toile quand un chien n’est pas à l’aise, sa prise est souvent moins stable]. Vu qu’ici le but est justement de lui apprendre à ne pas mâchonner, c’est un peu contre-productif comme histoire.

Le problème était donc posé :
Comment faire pour que mon chien prenne de lui-même
ce machin en gueule avec une prise assez stable et ferme
pour qu’il n’y ait aucun mâchonnement ?

J’ai été chercher la réponse chez les obéistes nordiques, et plus particulièrement chez Fanny Gott qui s’était posée exactement la même question (et travaille aussi le rapport sur des chiens de chasse concourrant en field trial) pour m’en inspirer (je ne prétend pas suivre ses enseignements à la lettre). Sa démarche de résolution du problème est très intéressante. Elle a simplement cherché le contexte dans lequel elle obtenait ce comportement au naturel pour le renforcer et l’utiliser à son compte.

Alors…. quand est-ce qu’un chien prend de lui-même un machin en gueule avec une prise très stable et ferme ? Et bien quand il tuggue ! (autrement dit quand il mord). Ce qui tombait fort bien pour ma bestiole, tugguer, jouer à mordre, c’est un truc qu’un chien de ring aime et sait faire en général. ^^

Ok, apprendre à son chien à garder son objet de travail en gueule en jouant à tugguer, c’est séduisant sur le papier, mais ça fait un peu peur aussi. Pas totalement folle même si mes partenaires d’entrainement vous diraient le contraire, je n’ose pas expérimenter la chose directement avec ma chaussette, son objet de travail. Je préfère donc à l’époque tester sur un truc qui sert à rien, comme ça, si ça devient n’importe nawak, ça sera pas sur mon vrai objet de travail, je serais moins dans la mouise lol. Ce qui est drôle c’est que sans le savoir, je travaillais comme Fanny Gott. Elle-même ne commence pas directement l’apprentissage du comportement « garde/porte » avec l’haltère d’obéissance. Elle choisit de l’initier avec d’autres objets, de sorte que le comportement soit déjà acquis et correct quand elle présente l’haltère à son chien pour la première fois. Au début , elle choisit des objets qui sont simples et lisses, comme un morceau de corde, une laisse de cuir épais, un jouet en polaire avec deux poignées etc….

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La démarche

J’attrape donc un vieil objet de pistage qui traîne d’une ancienne vie (un bout de tuyau d’arrosage) et je commence à jouer à tugguer avec Enken. Héhé, c’est rigolo ton truc maîtresse.

D’accord c’est drôle, mais il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. On ne joue pas juste à tugguer. Il faut bien garder en tête les critères qu’on souhaite isoler et renforcer à travers ce « tug » particulier. C’est là toute la subtilité du schmilblick.

Le premier critère qu’on recherche est « le transfert du centre de gravité« . On cherche dans le tug le transfert de poids vers l’arrière (qui donne une fermeté dans la prise mais prépare aussi le tug-assis). On regarde également – c’est évident – la stabilité, la fermeté de la prise et la concentration du chien. Très vite, on demandera la même chose au chien : prendre, « tugger » en basculant le poids vers l’arrière, tenir fermement, avec le chien assis face à soi.

Quelques vidéos de Fanny Gott pour voir comment ça marche :

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Et après ?

Et bien on tuggue avec le chien assis, et quand on lâche tout (quand le chien tire vers l’arrière), pouf, miracle, tout seul, il reste avec son truc tenu fermement en gueule sans mâchonner (en mode grand couillon « ah merde t’as lâché », le temps de percuter qu’on a arrêté de tirer de notre côté). Ce n’est qu’une seconde au départ, mais c’est une seconde qui peut être renforcée. Et quand on a le comportement qu’on veut pendant une seconde, il suffit d’allonger progressivement la durée pour l’avoir pendant 30 secondes, une minute ou plus encore !

Donc : on lâche le « tug-objet » et on clique-récompense. Puis petit à petit on attend de plus en plus longtemps avant de cliquer-récompenser. On tuggue aussi de moins en moins avec lui, jusqu’à pouvoir juste présenter l’objet au chien pour qu’il s’en saisisse.

Quand le chien commence à piger ce qu’on veut de lui, comme d’hab, on code le comportement. Personnellement, j’utilise le mot « porte » car on l’entend dans le commandement « apporte ». Et quand il maîtrise le truc, on transfère le tout sur son vrai objet de travail. Voilà, il sait prendre l’objet de lui-même (et il aime ça) et le garder en gueule sans mâchonner ^^

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Note : Je sais que certains travaillent le rapport d’objet sur le principe contraire : le chien ne doit pas aimer l’objet en tant que tel. Il existe des dizaines de façons de procéder. Je ne détient aucune vérité, je ne transcris ici que mes choix de travail avec Enken en ring (chaque discipline, chaque chien, chaque maitre étant différent). Pour ceux que ça intéresse, un article de Philippe Roustant sur le sujet : le rapport d’objet sans prédation.

 

LE PETIT PLUS DU CLICKER

Je n’ai pas évoqué au-dessus la notion de « donner l’objet ». Pourtant, même quand on ne travaille que les prémisses de son rapport d’objet avec l’apprentissage du « garder en gueule », on est bien obligé de récupérer l’objet, donc d’avoir le « donne ».

C’est également un point critique car il peut aussi être source de mâchonnement. Le conflit ici n’est plus vraiment totalement centré sur le maître mais aussi interne. Y’a une part du chien qui aimerait bien garder l’objet pour lui et qui a pas vraiment envie de le donner, mais en même temps il sait qu’il doit le donner. En concours, on voit souvent des chiens qui rapportent parfaitement leur objet avec une prise stable, puis dès qu’ils s’assoient pour le remettre au conducteur, se mettent à mâchonner comme des forcenés.

C’est donc une vraie réflexion à mener.

J’ai connu des vieux pisteurs qui disaient à ce sujet qu’il fallait laisser les chiots se balader avec leurs objets de piste, en ayant soin de « ne pas chercher à leur prendre » (on le récupère quand ils l’abandonnent d’eux-même). Ils construisaient la confiance du chien : mon maître ne cherchera pas à me voler mon objet et limitaient ainsi les problèmes de « mâchonne ».

D’autres préconisent d’utiliser la notion « d’échange ». On échange avec le chien l’objet contre quelque chose de même valeur, ou de valeur très supérieure. Le chien ne doit pas se sentir perdant dans ce deal, il doit avoir envie de donner son objet pour gagner autre chose de mieux. Parfois, on lui donne en contre-partie exactement le même objet. Dans ce cas, donner l’objet ne signifie pas le perdre pour le chien puisqu’il retrouve exactement le même à la place.

Moi j’avoue que je n’aime pas trop cette notion d’échange, de « négociation ». C’est peut-être un tort, mais je ne trouve pas ça « solide ». Qui dit négociation, dit qu’à chaque fois le deal est remis sur la table, et qu’un jour le chien peut te dire « non, non, ça suffit pas, je préfère quand même mon objet, ton deal m’intéresse pas ».

De toutes façons, je n’aime pas négocier avec mon chien, c’est comme le rappel, je ne négocie pas, je ne lui demande pas s’il a envie de revenir vers moi et si Monsieur veut bien daigner revenir, je rappelle, il revient point. C’est comme ça, c’est tout. (ce qui peut un jour lui sauver la vie si mon rappel d’urgence lui évite de passer sous une voiture !). Ça ne m’empêche pas de le travailler dans la joie et la bonne humeur. Mais même si je récompense beaucoup, même si je motive beaucoup, je ne veux pas le voir comme une négociation, le penser ainsi, c’est déjà perdre quelque chose à mon sens. Je ne veux pas que mon chien le ressente comme ça donc je ne peux pas être moi-même déjà dans cet état d’esprit. (on sait jamais entre pygmalion et la télépathie canine, faut éviter de penser n’importe quoi dans sa tête en présence de son chien lol).

En tout cas, je ne travaille pas mon rapport d’objet sur ce concept. Libre à chacun de faire ce qu’il veut, mais j’utilise pour ma part une option plus farfelue : l’option « clicker » pour le « donne ». Je vous explique pourquoi c’est un plus pour l’exercice du rapport d’objet.

1- Le clicker est synonyme de récompense

Un chien qui est habitué à bosser au clicker, connaît le schéma par coeur : clic = récompense. Ce qui suit le clic c’est une récompense. Je fais ce que l’autre humaine veut, je gagne le clic, j’obtiens une récompense. Exécution de l’exercice – Clic – Récompense.

Je considère que le rapport d’objet est un exercice comme un autre. Ce n’est pas, tu joues à me rapporter la balle pour que je te la relance, c’est un exercice à part entière. C’est un pas bouger le temps que je lance l’objet, un chien qui doit sur ordre aller le plus vite possible le récupérer, revenir à moi en position de base et me le donner sur ordre. S’il l’exécute correctement il est récompensé. S’il ne l’exécute pas comme je le souhaite, il ne gagne rien.

La friandise, la balle, le tug, ou peu importe ce qu’il reçoit quand il me donne sa chaussette, ne sont que les récompenses de son super travail, pas une négociation pour lui faire oublier l’objet qu’il porte et lui faire ouvrir la gueule.

Le clicker, par le schéma ultra-connu qu’il représente aux yeux de mes chiens, replace le rapport et sa récompense dans le contexte « apprentissage d’un exercice comme un autre ». La récompense est donc aussi une récompense comme une autre (et pas une tentative de corruption), et peut donc être différente d’une fois sur l’autre, plus ou moins chouette, aléatoire, doit se mériter… C’est comme tout le reste, et ça j’aime bien.

2- Le clic est un ordre de libération pour mes chiens

Là encore, les utilisations du clicker sont tellement multiples que c’est vraiment propre à ma pratique. Pour mes chiens, le clic est un ordre de libération, dans le sens où ils vont quitter le comportement qu’ils effectuent pour venir prendre leur récompense. Pour faire simple, si je clique sur une absence, cela signifie que l’absence est finie et qu’ils peuvent venir chercher leur récompense. Cela ne signifie pas « c’est bien ce que tu fais gamin, continue », pour ça, je dis c’est bien, ou j’utilise la caresse (voir l’art de la caresse).

C’est donc un schéma là encore bien rôdé pour mes chiens : j’entends le clic = j’arrête tout pour prendre ma récompense.

Petit, j’ai travaillé plein de tricks avec Enken, dont pas mal autour du tug. On a appris au clicker à tirer sur une corde pour ouvrir la porte d’un placard, à tirer sur une couverture pour faire genre « il me tire du lit », à prendre une couverture et à la secouer dans tous les sens comme pour la dégueniller. L’air de rien, autour de ces tours de cirque sans importance, il a appris à prendre un objet en gueule (corde, couverture), à tugguer, tirer dessus (même avec un peu d’excitation parfois) et au clic, pouf tout s’arrête, on se « calme », on laisse la corde ou la couverture et on prend la récompense. Y’a pas d’hésitation, de tergiversation, c’est juste la base du jeu. Et cette base du jeu c’est pas la couverture ou la corde c’est de trouver ce qui va me faire cliquer. Donc quand ça clique, c’est génial, on a gagné, l’attention se tourne vers la récompense.

C’est exactement pareil que sur le premier exercice que je leur apprends au clicker : toucher une baguette avec son nez, dès le début ils touchent la baguette et paf tout de suite se retourne vers moi pour voir si je clique et/ou prendre la récompense. On donne de l’importance à la baguette, puisque l’interaction qu’ils ont avec et donc l’intérêt qu’ils lui portent sont le déclencheur du clic. Sans cela, rien ne se passe. Mais en même temps, l’attention du chien switche sans arrêt pendant la séance entre la baguette et le click/récompense, il apprend donc à s’en détacher sans perdre sa motivation, mais sans non plus ressentir de la frustration en s’en détachant. Transposé sur le rapport d’objet, cette habitude du travail au clicker, limite je trouve le phénomène d’appropriation de l’objet par le chien (il accepte plus facilement de s’en détacher et donc de le donner).

En effet, et c’est ce qui est génial, c’est que quand j’ai transposé ça sur mon objet de travail, Enken ne s’est jamais posé de question. Je cliquais. Paf, il lâchait l’objet pour prendre la récompense. Il n’y a jamais eu d’hésitations, de chien qui veut pas vraiment me rendre le truc et le fait à contrecœur. C’était juste NORMAL pour lui. Et ça c’est tout bénéf’ car qui dit chien qui ne se pose pas de question à la remise, dit chien qui ne mâchonne pas à la remise. xD

Et quand le chien donne naturellement quand il entend le clic, bah y’a plus qu’à utiliser ce comportement offert sur un plateau pour le coder avec un « donne ». Le « donne » venant petit à petit remplacer le clic.

Bien sûr, j’aurais pû utiliser mon ordre de libération vu que j’en ai un (mon ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii). La seule différence entre mon ordre de libération verbal et mon clicker-ordre-de-libération est qualitative. Mon ouiiiiiiiiiiiiii est un ordre de libération, mais il fait part aussi à mon chien de ma fierté, de ma joie, il le félicite d’avoir trouvé. Il lui communique mon enthousiasme, et donc une certaine part d’excitation. Le clicker lui est plus neutre, moins « émotif » et me permet de travailler sur la concentration, dans le calme. Chacun de ces deux ordres de libération m’est utile et a sa fonction suivant les contextes. Comme d’habitude, faut savoir ce qu’on veut. Tout au début, quand je parlais de critères, j’évoquais la concentration, la stabilité. Le clicker est donc plus approprié ici que mon ouiiiiiiiiiiii, c’est tout.

La première partie de cet article se termine mais pas notre rapport d’objet. Pour l’instant, notre chien sait simplement rester assis face à nous en gardant son objet en gueule. La route est encore longue pour obtenir l’exercice complet mais on se retrouve en deuxième partie pour le découvrir.

[spoiler pour les impatients : pour les sceptiques, dont je faisais partie, je vous le rappelle du « tug-anti-machonne », Enken a expérimenté le schmilblick et a été travaillé ainsi et uniquement ainsi. Je n’ai jamais perdu de point sur mes rapports d’objet en concours ring (je ne sais pas comment ils seraient jugés dans une autre discipline). Le résultat est donc au rendez-vous de mes attentes et pourtant c’était pas gagné vu comment il mâchonne tout et tout le temps dans la vie de tous les jours XD]

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